Commandés par le curé Thibaud, lui-même ancien combattant, ces vitraux furent réalisés en 1921 par le maître verrier parisien Gabriel Léglise, et posés l’année suivante dans les dix baies des bas-côtés de l’église Notre-Dame de l’Assomption de Montbert.
Pour huit d’entre eux, la composition présente le nom d’une bataille ou d’un front inscrit au sommet de la verrière (l’Alsace, l’Orient, la Marne, la Somme, l’Yser, Verdun, l’Oise et la Champagne) ; au centre, quatre portraits de soldats montbertains morts au champ d’honneur et peints en grisaille avec une grande finesse, à partir de photographies ; et au-dessous, une scène évoquant la vie des combattants : leur origine paysanne, leur foi, leurs souffrances dans les tranchées, leur souvenir.
Seuls les vitraux de la travée centrale se démarquent en illustrant la dévotion des soldats au Sacré-Cœur et leur sacrifice à l’image du Christ.
Ce magnifique ensemble verrier fut financé par une souscription à laquelle les familles des victimes participèrent généreusement, et par les dons des fidèles qui se prolongèrent jusqu’en 1922. Il demeure aujourd’hui, par la qualité de sa réalisation et la fraîcheur de ses couleurs, mais aussi par le réalisme de ces portraits de Poilus, un témoignage vivant de l’héroïsme de ceux qui donnèrent leur vie pour la France.
Ci-dessous, détail de la verrière de la Champagne : Joseph DUMOULIN, né en 1893 à Montbert, maréchal-ferrant, s'engage en 1911 dans le 4e régiment d'Afrique. Il revient en France en août 1915, combat sur le front en Artois. Tombé gravement malade durant l'hiver, il est renvoyé à Montbert où il meurt le 7 avril 1916 à l'âge de 23 ans. Paul BRUNEAU, né en 1895 à Montbert, cultivateur à la Joutelle, fut incorporé au 19e R.T. en décembre 1914. Envoyé sur le front de la Champagne, il est atteint de tuberculose pulmonaire, transféré à Port-Louis où il meurt le 11 avril 1916 à l'âge de 21 ans.
Ci-dessous, détail d'une verrière de la 3e travée : Alcine GUIBERT, né en 1885 à Montbert, cultivateur à la Pommeraie, intègre le 64e d'infanterie en 1906. Il est nommé caporal l'année suivante, puis caporal instructeur. Il entre en guerre en août 1914, blessé dès le 16 septembre à Moulins-sous-Touvent, puis à nouveau en juin 1915. Incorporé au 61e bataillon de chasseurs à pied, il est tué au Chemin des Dames à la ferme Froidmont, commune de Bruge-en-Laonnois (Aisne).
Ci-dessous, détail de la verrière de Verdun : Marcel GUIBERT, né en 1892 à Montbert, soldat du 64e d'infanterie, tué à l'ennemi le 28 août 1914 à Buisson (Ardennes). Jean-Baptiste DURAND, né en 1893 à Montbert, soldat du 28e d'infanterie, tué à l'ennemi le 5 octobre 1915 à Perthès (Marne). Auguste ÉPIARD, né en 1888 à La Planche, soldat au 154e d'infanterie, « tué en se portant courageusement à l'assaut des tranchées allemandes » le 20 août 1917. Jean-Baptiste BOUCHAUD, né en 1881 à La Planche, soldat au 64e d'infanterie avant la guerre, incorporé au 264e d'infanterie en septembre 1914, il est tué à l'ennemi le 6 juin 1915 à Quennevières (Oise).
Autres détails des verrières de la 3e travée :